« Était-ce donc une amitié ou une liberté solide que cet échange mutuel de procédés peu sincères? Ils nous ménageaient par crainte durant la guerre ; nous les ménagions à notre tour durant la paix ; et, tandis que chez les autres c’est Taffection qui est mère de la fidélité, entre nous c’était la peur. Nous étions retenus dans notre commune alliance moins par amitié que par crainte, et la rupture devait venir de celui des deux que la sécurité enhardirait. « Il ne serait donc pas juste de nous blâmer pour avoir pris l’initiative, sans attendre qu’ils se fussent démasqués. Si nous eussions eu, comme eux, le pouvoir de préparer ou de différer l’attaque, notre conduite aurait dû se régler sur la leur ; mais, comme ils étaient toujours les maîtres de nous assaillir, nous devions l’être aussi de nous défendre. « Telles ont été les raisons et les causes de notre défection. Elles prouvent clairement à qui veut les entendre que nous n’avons pas agi sans des motifs suffisants ; elles justifient nos défiances et nos mesures de sûreté. Du reste il y a longtemps que notre résolution était formée. La paix durait encore, lorsque nous envoyâmes auprès de vous pour traiter de notre défection ; mais nous fûmes arrêtés par votre refus. Aujourd’hui, sollicités par les Béotiens, nous avons répondu avec joie à leur appel. Nous avons cru devoir nous séparer à la fois et des Grecs Dans ce passage, comme dans le second para graphe du chapitre x, le nom de Grecs s’applique, non pas à la totalité de la nation, mais seulement aux peuples qui se confédérèrent contre les Perses après les guerres médiques. Cette ligue fut appelée l’alliance des Grecs, quoiqu’elle ne comprît qu’une partie de la Grèce. C’est pour la même raison que les gardiens du trésor commun furent appelés Hellénolames, ou trésoriers des Grecs. , pour ne pas coopérer plus longtemps à leur oppression par notre alliance avec Athènes, mais pour aider au contraire à leur affranchissement ; et des Athéniens, pour les prévenir et ne pas être anéantis par eux dans la suite. « Il est vrai que notre défection s’est opérée brusquement et sans préparatifs : raison de plus pour nous recevoir dans votre alliance et nous envoyer un prompt secours. Par là vous ferez voir que vous savez protéger ceux qui le méritent, et en même temps causer du dommage à vos ennemis. Jamais l’occasion ne fut plus belle. Les Athéniens sont aux abois par suite de l’épidémie et des dépenses toujours croissantes. Leurs vaisseaux sont les uns occupés dans vos parages, les autres destinés à agir contre nous. Il n’est donc pas à croire qu’il leur en reste beaucoup de disponibles, si dès cet été vous faites une nouvelle invasion par mer et par terre. Dans ce cas, de deux choses l’une : ou ils ne pourront soutenir votre agression, ou ils évacueront votre pays et le nôtre. « Au surplus, ne vous figurez pas que vous allez courir des dangers personnels en faveur d’une terre étrangère. Tel qui croit Lesbos fort éloignée, en recueillera un avantage prochain ; car ce n’est pas l’Attique, ainsi qu’on le pense, qui sera le théâtre de cette guerre, mais les pays d’où les Athéniens tirent leurs revenus. Or c’est de leurs alliés que proviennent leurs richesses ; elles s’augmenteront encore s’ils nous subjuguent ; car nul ne fera plus défection et nos tributs iront grossir ceux qu’ils perçoivent. Notre condition sera même plus triste que celle de leurs anciens sujets. Si, au contraire, vous nous secourez avec zèle, vous y gagnerez ce qui vous manque le plus, une marine puissante ; vous abattrez plus facilement les Athéniens en leur enlevant leurs alliés, car chacun passera plus hardiment de votre côté ; enfin vous échapperez au reproche qu’on vous fait de ne pas soutenir ceux qui secouent le joug. En apparaissant comme des libérateurs, vous vous assurerez une victoire définitive. t Respectez donc les espérances que les Grecs ont placées en vous. Respectez ce Jupiter Olympien, dans le temple duquel nous sommes assis comme des suppliants. Secourez les Mytiléniens en les recevant dans votre alliance. N’abandonnez pas un peuple qui s’expose seul au danger, mais dont les succès et plus encore les revers rejailliront sur tous les Grecs, suivant que vous accueillerez ou rejetterez sa demande. Montrez-vous tels que la Grèce l’attend et que nos craintes le réclament. » Ainsi parlèrent les Mytiléniens. Les Lacédémoniens et leurs alliés, après les avoir entendus, agréèrent leur proposition et admirent les Lesbiens dans leur alliance. Une invasion en Attique fut résolue. Les alliés présents furent invités à envoyer promptement à l’Isthme les deux tiers de leurs contingents. Les Lacédémoniens s’y rendirent les premiers et préparèrent des appareils pour traîner les vaisseaux par-dessus l’isthme Manœuvre usitée chez les Grecs, et consistant à faire glisser sur des rouleaux, et à force de bras, les vaisseaux par-dessus une langue de terre. L’endroit où l’isthme de Corinthe est le plus étroit ( δίολκος ), n’a que six milles de largeur et n’offre que des collines peu élevées. La même opération est répétée liv. VIII, ch. vii, et pour l’isthme de Leucade, liv. III, ch. lxxxi et liv. IV, ch. vin. , du golfe de Corinthe dans celui d’Athènes ; car ils avaient l’intention d’agir à la fois sur terre et sur mer. Iis mettaient beaucoup d’ardeur à ces travaux; mais les alliés, occupés de leurs récoltes et déjà,las de la guerre, ne se rassemblaient qu'avec lenteur. Les Athéniens sentirent que ces préparatifs étaient inspirés par l’opinion qu’on avait de leur faiblesse. Aussi voulurent-ils prouver qu’on s’était mépris, et que, sans rappeler leur flotte de Lesbos, ils pouvaient aisément repousser celle dont les menaçait le Péloponèse. Ils armèrent donc cent vaisseaux, qu’ils montèrent eux-mêmes avec les métèques Voyez liv. I, ch. cxliii, note 1. ; les chevaliers et les pentacosiomédimnes Les Athéniens étaient divisés, sous le rapport du cens, en quant classes : 1° les pentacosiomédimnes, c’est-à-dire ceux qui avaient «a revenu d’au moins cinq cents boisseaux provenant de leurs propriétés; 2° les chevaliers, de trois cents; 3° les zeugites, de cent cinquante; 4° les thètes, qui ne possédaient pas de biens-fonds.— Les pentacosiomédimnes fournissaient les triérarques ; les chevaliers devaient recruter la cavalerie. furent seuls exemptés. Ils cinglèrent le long de l’Isthme, firent montre de leurs forces et opérèrent des descentes sur tous les points du Péloponèse où bon leur sembla. Les Lacédémoniens, déconcertés à cet aspect, se crurent trompés par les Lesbiens et jugèrent l’entreprise inexécutable. D’ailleurs ils ne voyaient point venir leurs alliés, et ils apprenaient que leur territoire était ravagé par les trente vaisseaux en croisière autour du Péloponèse Voyez II, ch. lxvi et lxxx. . Ils prirent donc le parti de se retirer. Plus tard ils équioèrent une flotte à destination de Lesbos, et demandèrent aux villes alliées de fournir quarante navires. Alcidas fut désigné comme navarque pour cette expédition. Les Athéniens montés sur les cent vaisseaux, voyant les Lacédémoniens effectuer leur retraite, en firent autant de leur côté. Jamais, depuis le début de cette guerre, les Athéniens n’avaient eu à la fois en activité une flotte plus magnifique et plus nombreuse. Cent vaisseaux gardaient l’Attique, l’Eubée et Salamine; cent autres croisaient autour du Péloponèse, sans compter ceux qui étaient à Potidée ou ailleurs ; de sorte que, dans ce seul été, Athènes eut à flot deux cent cinquante navires. Les irais nécessités par leur entretien, de même que par le siège de Potidée, contribuèrent surtout à épuiser le trésor. Chacun des hoplites qui assiégeaient Potidée recevait, pour lui et son valet, deux drachmes par jour Cette solde était supérieure à la .paye ordinaire, qui, pour un hoplite athénien, était de quatre oboles ou soixante centimes par jour. L’augmentation était motivée par la rigueur de l’hiver dans le climat de Thrace. Voyez liv. II, ch. lxx. . Ils étaient trois mille dès l'origine, nombre qui fut maintenu pendant toute la durée du siège (!e renfort amené par Phormion était de seize cents hommes, mais ils repartirent avant la fin). Cette même solde était payée à tous les vaisseaux C’est-à-dire la même que les hoplites, savoir une drachme par jour, le matelot n’ayant pas de valet. La paye ordinaire des matelots n’était que de trois oboles ou demi-drachmes (VIII, slxv); mais en certains cas elle était augmentée. Ainsi, dans l’expédition de Sicile, elle était d’une drachme par jour (VI, xxxi). . Telle fut la grandeur de cet armement naval, cause première de rembarras des finances. Pendant le temps que les Lacédémoniens passèrent à l’Isthme, les Mytiléniens et leurs alliés firent par terre une expédition contre Méthymne, dont ils comptaient s’emparer par trahison. Ils assaillirent la place ; mais, n’ayant pas trouvé les facilités qu’ils attendaient, ils se retirèrent par Antissa, Pyrrha et Érésos Trois petites villes qui, avec Mytûène et Mé-thymne, complétaient la population de Lesbos. Antissa et Érésos étaient situées sur la côte occidentale de ille ; Pyrrha sur un golfe au S. . Ils mirent ces villes en meilleur état de défense et regagnèrent promptement leurs foyers. Après leur retraite, les Méthymniens firent à leur tour une expédition contre Antissa; mais, dans une sortie, ils furent battus par les Antisséens et par leurs auxiliaires. Ils perdirent beaucoup de monde ; le reste se retira précipitamment. Quand les Athéniens apprirent que les Mytiléniens étaient maîtres de la terre et que l’armée de siège était insuffisante pour les tenir bloqués, ils envoyèrent, dès les premiers jours de l’automne, mille de leurs hoplites, commandés par Pachès fils d’Épicouros. Ces soldats se rendirent à Mytilène en faisant eux-mêmes l’office de rameurs. Dès leur arrivée, ils investirent la ville d’un mur simple Les assiégeants avaient peu à redouter du dehors, la majeure partie des Lesbiens étant concentrée à Mytilène. Une double circonvallation était donc superflue. et élevèrent des forts sur divers points des hauteurs. Mytilène se trouva ainsi étroitement cernée par terre et par mer. Là-dessus l’hiver commença. Le besoin d’argent pour ce siège força les Athéniens à s’imposer alors pour la première fois une contribution de deux cents talents Un million quatre-vingt mille francs. Les Athéniens ne payaient point d’impositions directes régulières. Lorsque les revenus ordinaires de l’État ne suffisaient pas, on décrétait une contribution extraordinaire (εισφορά) pour une somme déterminée. Cette levée d’argent était répartie par tribus, et payée proportionnellement au cens, par les citoyens des trois classes imposables, savoir: les pentacosiomédimnes, les chevaliers et les zeugites. . Ils envoyèrent, pour lever le tribut chez les alliés, douze vaisseaux commandés par Lysiclès, lui cinquième. Ce général fit une tournée pour s’acquitter de sa mission ; mais, s'étant avancé en Carie à travers la plaine du Méandre, depuis Myonte jusqu’à la colline de Sandios On suppose que cet endroit était voisin du Méandre. , il fut assailli par les Cariens et les Anéites Habitants de la petite ville d’Anéa, située sur le continent, en face de Samos, et l’asile ordinaire des mécontents Samiens. Voyez liv. III, ch. xxxn; liv. IV, ch. lxxv; liv. VIII, ch. xrx. , et périt avec une grande partie de ses soldats. Le même hiver, les Platéens, toujours assiégés par les Péloponésiens et par les Béotiens, pressés d’ailleurs par la famine et sans espoir de secours ni d’Athènes ni d’autre part, formèrent, de concert avec les Athéniens enfermés dans Platée, le projet de sortir tous ensemble en franchissant de force, s’il était possible, la muraille des ennemis. Ce plan fut conçu par le devin Théénétos fils de Tolmidas et par le général Eumolpidas fils de Daïmachos. Plus tard la moitié d’entre eux y renoncèrent, intimidés par la grandeur du danger. Deux cent vingt volontaires persistèrent seuls dans ce projet d'évasion, qu’ils exécutèrent de la manière suivante. Ils firent des échelles de la hauteur du mur obsidional. La mesure en fut prise d’après le nombre des couches de briques çlacées dans la partie qui les regardait, et qu’on avait néglige de crépir. Plusieurs à la fois comptaient ces couches; si quelques-uns se trompaient, la plupart devaient rencontrer juste. D’ailleurs ils répétaient souvent l’opération, et la distance n’était pas si grande qu’on ne pût apercevoir distinctement la partie du mur qu’il s’agissait d’examiner. C’est ainsi qu’ils mesurèrent la hauteur des échelles, en la calculant d’après l’épaisseur d’une brique. La circonvallation consistait en une double enceinte. L’une de ses faces regardait Platée, l’autre était tournée vers l’extérieur, pour s’opposer aux secours qui pouvaient venir d’Athènes. Entre les deux revers s’étendait un espace de seize pieds, distribué en logements pour l’armée de siège. Ces logements étaient contigus, de telle sorte que le tout ensemble présentait l’apparence d’un gros mur unique, crénelé des deux côtés. De dix en dix créneaux s’élevaient de grandes tours, d’une largeur égale à celle du mur et occupant tout l’intervalle compris entre les deux faces. On n’avait point réservé de chemin de ronde en dehors des tours C’était une faute de la construction, puisque les assiégeants ne pouvaient, en cas d’alarme, se porter sur le mur que par les étroits passages des tours., et que les ennemis, en -s’emparant de ceux-ci, devenaient maîtres de la plate-forme. ; celles-ci communiquaient par des ouvertures pratiquées dans leur centre. La nuit, parles temps pluvieux, les sentinelles abandonnaient la garde des créneaux et se retiraient dans les tours, qui étaient couvertes et peu distantes Tune de l’autre. Telle était la circonvallation de Platée. Quand tout fut prêt, les assiégés attendirent une nuit orageuset où la pluie, le vent et l’absence de lune favorisassent leur évasion. A leur tête marchaient les auteurs de l’entreprise. Ils franchirent premièrement le fossé qui les environnait La circonvallation était bordée de deux fossés, l’un à l’extérieur, l’autre du côté de la ville (II, Lxxvm). La place elle-même de Platée ne parait pas avoir eu de fossé. ; puis ils atteignirent la circonvallation, sans être découverts par les sentinelles, qui ne pouvaient les apercevoir dans les ténèbres, ni les entendre à cause des mugissements du vent. D’ailleurs ils marchaient fort écartés les uns des autres, de peur que le choc de leurs armes ne les trahît. Ils étaient lestement équipés, et chaussés du pied gauche seulement, pour affermir leurs pas dans la glaise. Ils se dirigèrent vers une des courtines crénelées qui séparaient les tours et qu’ils savaient n’être pas gardées. D’abordceux qui portaient les échelles les dressèrent contre la muraille ; ensuite montèrent douze hommes armés à la légère, avec l’épée et la cuirasse, conduits par Amméas fils de Corébos, qui escalada le premier. Après lui montèrent ses douze compagnons, six vers chacune des deux tours. Ils étaient suivis par d’autres soldats armés à la légère et munis simplement de lances,% afin de ne pas être gênés dans leur marche. D’autres, placés derrière eux, portaient leurs boucliers, qu’ils devaient leur passer lorsqu’on serait près de l’ennemi. La plupart étaient déjà parvenus sur la muraille, lorsqu’ils furent découverts par les sentinelles retirées dans les tours. Un Platéen, en saisissant un créneau, avait détaché une brique. Au bruit de la chute, un cri s’élève; en un clin d’œil les assiégeants se précipitent sur le mur, sans savoir, dans cette nuit sombre et orageuse, d’où provenait l’alarme. En même temps, les Pla-téens demeurés dans la ville font une fausse attaque contre la partie du mur opposée à celle par où leurs gens montaient. Les Péloponésiens déconcertés restent immobiles, nul n’osant quitter son poste dans l’ignorance de ce qui se passait. Cependant les trois cents hommes qui avaient ordre d’accourir en cas d’alerte, s’avancent en dehors du mur vers l’endroit d’où partent les cris. Des signaux sont élevés pour donner l’éveil à Thèbes ; mais les Platéens de la ville élèvent sur leurs murailles un grand nombre d’autres signaux préparés dans ce but. Ils voulaient donner le change à l’ennemi et prévenir son arrivée, jusqu’à ce que leurs gens eussent effectué leur sortie et gagné un lieu de sûreté. Pendant ce temps, les Platée ns exécutaient leur escalade. Les premiers arrivés au sommet s’emparèrent des deux tours en massacrant les sentinelles, et occupèrent les passages pour les intercepter à l'ennemi. Ensuite ils appliquèrent des échelles de la plate-forme contre les tours et y firent monter quelques-uns des leurs, afin d'écarter à coups de traits, d’en haut comme d’en bas, les adversaires qui s’approchaient. An même instant le reste des Platéens dresse à la fois beaucoup d’échelles, arrache les créneaux et franchit la plate-forme. A mesure qu’ils traversaient, ils s’arrêtaient sur le bord du fossé Ici, comme dans la phrase suivante, il est question du fossé extérieur de la circonvallation. , d’où ils lançaient des flèches et des javelots contre les ennemis 1 qui longeaient le mur pour s’opposer à leur passage. Quand tous eurent traversé, ceux qui étaient dans les tours descendirent les derniers, non sans peine, et gagnèrent le fossé. En ce moment les trois cents s’avançaient contre eux avec des torches. Mais les Platéens, qui se trouvaient dans Tobscurite, les discernaient mieux, et, du bord du fossé, les perçaient de flèches et de javelots, en visant aux endroits découverts Le flanc droit, non protégé par le bouclier, , tandis que l’ennemi, ébloui par la lueur des flambeaux, avait peine à les distinguer eux-mêmes au milieu des ténèbres. Ainsi tous les Platéens jusqu’au dernier parvinrent à franchir le fossé. Ce ne fut pas sans difficulté ni sans efforts ; car il s’y était formé une glace mince et sans consistance, comme il arrive par un vent d’est plutôt que de nord. La neige tombée pendant la nuit avait tellement rempli d’eau le fossé qu'ils en eurent jusqu’aux aisselles. Au reste, la violence de l’orage facilita leur évasion. A partir du fossé, les Platéens en colonne serrée prirent le chemin de Thèbes, en laissant à main droite le monument du héros Andocratès Ancien héros platéen, dont le sanctuaire était au pied du Cithéron, dans le voisinage du champ de bataille de Platée. Hérodoto, IX, xxvn; Plutarque, Aristide, il . Ils pensaient bien qu’on ne les soupçonnerait pas de tenir la route qui menait chez leurs ennemis. Cependant ils voyaient les Péloponésiens les poursuivre avec des flambeaux sur le chemin qui conduit à Athènes par le Cithéron et les Dryoscéphales Les Tètes de chêne. C’était le nom d’un des principaux passages du Cithéron, conduisant d’Hysies à Éleuthères. . Durant six ou sept stades, les Platéens suivirent la route de Thèbes ; ensuite ils la quittèrent pour se jeter dans la montagne du côté d’Érythres et d’Hysies Deux petites villes du pays de Platée, au pied septentrional du Cithéron. Hysies était à vingt-six stades de Platée, firythres À trente stades . Une fois sur les hauteurs, ils gagnèrent Athènes, où ils arrivèrent au nombre de deux cent douze. Ils étaient partis plus nombreux ; mais quelques-uns étaient rentrés dans la ville avant l’escalade, et un archer avait été pris sur le bord du fossé extérieur. Après une poursuite mutile, les Péloponésiens reprirent leurs positions. Les Platéens restés dans la ville étaient dans une ignorance absolue ; et, sur le rapport de ceux qui avaient rebroussé chemin, ils croyaient que personne n’était échappé. Dès qu'il fit jour, ils envoyèrent un héraut pour renlèvement des morts ; mieux informés, ils se tinrent Iran-quilles. C’est ainsi que les Platéens s’évadèrent en traversant les lignes des ennemis.